dimanche 20 février 2011

II. Des relations ambigües ...

1) .. causées par un manque de police de proximité.

Au-delà d'un rapport de force considérable, se place entre police et jeunes des relations ambiguës qui semblent interminables. Ceci ce traduit premièrement par un manque de police de proximité..



     C'est en 1998 qu'il a été instaurée, par Jean-Paul Chevenement, ministre de l'intérieur du gouvernement de Lionel Jospin, une nouvelle unité du nom de " police de proximité ", pensée pour être une police réactive, mobilisée, anticipatrice et surtout plus proche de la population. Ses mots d'ordres sont " prévention, dissuasion, répression et sanction ". Cette police de proximité se base alors sur trois piliers: La prévention, la proximité (mode d'intervention), et la coopération (plusieurs partenariats avec le secteur privé et associatif, ainsi qu'avec les autorités locales et nationales). Cette unité a été crée originairement pour prévenir et réduire la délinquance en restaurant un lien de confiance. Pour cela, il fallait mettre sur le terrain, des équipes polyvalentes et permanentes de policiers. Policiers qui devaient connaître le terrain, être connus et mieux répondre aux attentes de la population. On attendait d'eux de respecter l'ensemble des règles qui régissent de leur fonction, d'être dévoués, de faire preuve de professionnalisme ainsi que de respecter le public. Et pour avoir des agents plus compétents que possible des mesures ont été prises pour de meilleurs résultats comme le recrutement, la formation et un apport important en équipement. 

     Cependant la place Beauvau a imposé l'unité en dix-huit mois sans même former les policiers et c'est cela qui a fait l'échec de cette police qui a été supprimé en 2003 par Nicolas Sarkozy qui était en ce temps ministre de l'intérieur, pourtant si remarquablement pensée et dont les résultats théoriques laissaient envisager une réussite garantie. Nicolas Sarkozy affirme en ce temps « Les policiers étaient transformés en espèce de socio-éducateurs sportifs. » ou encore « La police n’est pas là pour organiser des tournois sportifs mais pour arrêter des délinquants. Vous n’êtes pas des travailleurs sociaux. » 

 " Les policiers étaient transformés en espèce de socio-éducateurs sportifs. "

     Une décision alors désapprouver par  Michèle Alliot-Marie qui annonce  la création " d’unités territoriales de quartier ", début 2008, en précisant clairement qu'il ne s'agirait pas de police « qui joue le rôle d’associations », mais d'une police " proche des gens". C'est une nouvelle police, différente, plus jeune, et avec des avantages en partenariat avec l'éducation nationale pour proposer aux jeunes des cités de s'engager dans la police, de prendre conscience du monde du travail. De leur donner de ce fait un rôle d'importance et leur faire comprendre par la même occasion, le métier de policier.  
Mais Brice Hortefeux, se chargera alors de répandre une vision bien moins utopique de la police de proximité " rebaptisé " en la désapprouvant et en lui enlevant le mythe idéologique tiré par la ministre Michèle Alliot-Marie. La police de proximité laisse alors de nombreux avis bien différents et notamment,  Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat SGP Unité Police affirme : Ce qui a tué la police de proximité, c’est sa généralisation à marche forcée dans un contexte de manque d’effectifs. Mais dans les quartiers où elle avait été mise en place à titre expérimental, comme à Clichy-Montfermeil par exemple, elle a permis d’avoir de vrais résultats. C’était une police opérationnelle, qui faisait de la prévention, de la répression, du démantèlement de trafics de stupéfiants ". 

     On voit  que la police de proximité qui avait alors montrer sa capacité à avoir de vrais résultats, s'est vu retiré, notamment par un manque d'effectifs. Cette absence de police de proximité amène alors à un problème de la répartition des effectifs de la police sur le territoire National. Les Banlieues qui comptent aujourd'hui le plus grand nombre d'acte de délinquance sont parfois moins pourvues que des départements plus calmes. La police assure une présence alors moins régulière dans les quartiers difficiles et par peur du débordement, les policiers sont obligés de venir en force, ce qui provoque le sentiment pour les jeunes d'être agressés, et qui installe encore une fois, ce cercle vicieux de méfiance et de tension. 


     Si la police de proximité était plus présente, elle pourrait créer un lien plus proche avec ces jeunes, et de ce fait les connaître mieux en créant un lien qui ne serait pas basé sur un rapport de force.  Et surtout, d'être immédiatement présente lors d'un débordement, pour éviter alors une arrivée en force qui les braqueraient encore plus. 
" Mais une police de proximité ne se fait pas du jour au lendemain ", affirme le sociologue Christian Mouhanna, spécialiste de la police de proximité. En effet, elle demande un temps minimum d'insertion de la police dans le quartier, le temps de prendre connaissance de chaque jeunes présents, des bandes et conflits alors existants dans le quartier.. 

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